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Défenses naturelles Contre les agresseurs, la plante regorge d’inventivité, comment la stimuler ?

Les plantes, comme les hommes, réagissent aux agressions par des mécanismes de défense. Le principe de la stimulation des défenses naturelles des plantes s’apparente ainsi à celui de la vaccination. Il revient à traiter les plantes avec des éliciteurs, l’équivalent des signaux émis par les agresseurs et reconnus par les plantes.

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Les chercheurs s'efforcent de reproduire les mécanismes
naturelles de défense des plantes. (© Terre-net Média)

Lorsqu’un parasite attaque une plante, celle-ci met en place des mécanismes de défense, dès lors que les cellules agressées reconnaissent l’agresseur. L’Inra explique que « cette reconnaissance se fait grâce à des récepteurs situés sur les cellules végétales qui identifient des molécules produites par les parasites ». Parfois, la plante peut sacrifier les cellules en contact avec l’agresseur, l’empêchant ainsi de proliférer. « Ce sacrifice se traduit par l’apparition de lésions nécrotiques au niveau des feuilles par exemple. » Plus couramment, la plante produit des molécules de défense et renforce la paroi de ses cellules. Les cellules touchées peuvent aussi envoyer des messages aux autres cellules de la plante pour la rendre plus résistante aux attaques ultérieures. Enfin, la plante peut aussi « prévenir » les plantes alentour, par l’émission de molécules volatiles, de l’attaque d’agresseurs.

Les rendre plus résistantes aux agressions ultérieures

Les « signaux » moléculaires émis par les agresseurs et reconnus par les récepteurs des cellules végétales sont les éliciteurs. L'Inra explique que « la Stimulation des défenses naturelles (Sdn) consiste à traiter les cultures avec des éliciteurs, issus de différents organismes vivants (microorganismes, algues, plantes), afin de déclencher leur système de défenses et de les rendre plus résistantes aux agressions ultérieures réelles ». Les Sdn désignent ces éliciteurs. Pour la plupart composés d’origine biologique, dénués de toxicité et facilement biodégradables, ils peuvent avoir un large spectre d’action et augmenter la résistance de plantes de différentes espèces contre de nombreux agresseurs. Il peut s’agir d’oligosaccharides comme la laminarine, de polysaccharides, de glycoprotéines, de lipides ou de glycolipides… de molécules de synthèse comme de molécules naturelles.

Multiplication des réseaux d’évaluation

Créé au printemps 2010, le réseau Indres (pour INduction De RESistance) est composé d’une vingtaine de scientifiques, de l’Inra, du Cnrs et de plusieurs universités, qui étudient les mécanismes de défense chez les plantes et le mode d’action des éliciteurs. Au sein du réseau, ils coordonnent leurs efforts pour améliorer l’efficacité des traitements Sdn. Cela comprend la recherche de nouveaux Sdn ainsi que l’étude des facteurs qui influencent leur efficacité.

De son côté, pour évaluer avec une plus grande robustesse statistique les solutions de lutte alternatives, principalement les Sdn, Arvalis-Institut du végétal a construit un réseau de test, le Réseau Performance Sdp (stimulateurs des défenses des plantes), avec 48 acteurs de la distribution, de l’agrofourniture et de la prescription.

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